Phytotype & anthotype
Formé des mots grecs "phytos" (plante) et "typos" (empreinte), le terme "phytotypie" regroupe toutes les formes de tirages photographiques réalisés à partir d'éléments végétaux, quelle que soit la partie de la plante utilisée (fleurs, fruits, feuilles, écorce ou racines). L'anthotypie, dont le nom est formé à partir du grec "anthos" (fleur), constitue donc une sous-catégorie de la phytotypie.
La phytotypie est en réalité un procédé photographique dit "primitif", théorisé par Sir John Herschel en 1842, puis rapidement délaissé face aux difficultés rencontrées pour fixer les tirages obtenus, et face à la concurrence des autres procédés photographiques émergents à cette époque. Depuis quelques années, ces procédés naturels refont surface, et entrent en résonance avec une partie de la création contemporaine. En effet, leur caractère éphémère fait soudain sens dans un monde saturé d'images. Le temps long de leur insolation (c'est-à-dire, leur exposition à la lumière du jour, souvent de l'ordre de plusieurs jours) devient un véritable éloge de la lenteur dans une société qui s'épuise à force d'accélérer.
J'ai consacré des années de recherche à ces procédés, au gré des saisons. J'ai comparé la photosensibilité et les rendus de différentes familles de colorants végétaux. J'ai longtemps cherché des moyens de fixer les images obtenues, et j'ai trouvé des pistes très prometteuses, avant de comprendre que la beauté de ces tirages résidait peut-être aussi dans leur impermanence, dans l'acceptation de leur disparition.
Évidemment, il est impossible de proposer une prestation et des tarifs standardisés pour ce type de procédés, mais l'on peut discuter de vos projets s'ils se prêtent à la phytotypie, réfléchir à leur faisabilité et envisager différentes formes de co-création.
Extraits de mes carnets de recherche de 2013